Avant de rentrer dans le vif du sujet, petit flashback :

Il y a quelques quelques années maintenant, j’étais développeuse. J’avais beau mettre toute mon énergie à la réalisation des projets qui m’étaient confiés : faire en sorte que le code soit optimisé, que la qualité soit au top … Rien n’y faisait, les clients étaient toujours mécontents.

Et pour le coup, moi j’étais frustrée. J’avais pourtant fait ce qui m’avait était demandé !

J’ai eu l’opportunité de rencontrer certains de mes clients et je leur ai demandé pourquoi ils n’étaient pas satisfaits des outils que je leur fournissais. La réponse que j’ai systématiquement entendue et qui a changé ma vie est la suivante :

“l’outil est très bien, mais ce n’est pas ce que je voulais, il ne correspond pas à ce que j’attendais”.

J’ai donc essayé de comprendre où les choses c’étaient mal passées. Et finalement je suis arrivée à la conclusion que le problème venait tout simplement de la première phase du projet. L’incompréhension entre le métier (business) qui était demandeur, et l’équipe projet en charge de la réalisation. J’ai alors vu une opportunité de servir d’interprète entre ces 2 types d’acteurs. J’ai quitté mon boulot de développeur pour devenir Business Analyste.

Alors le Business Analyste, il fait quoi exactement ?

Et bien, il s’agit ni plus ni moins que d’un interprète qui comprend à la fois la langue parlée par le métier (les personnes qui demandent la réalisation d’un produit ou d’un service) et celle parlée par la “technique” (équipe en charge de la réalisation du produit ou du service demandé).

Le métier de Business Analyst

Le métier de Business Analyst demande de plus amples compétences que juste de la traduction.

Il est facile de traduire un besoin d’une langue dans une autre : il suffit d’apprendre le vocabulaire des 2 parties en cause. Mais encore faut-il être sûr que le besoin qui est exprimé est bien celui qui est attendu …

Le travail commence alors à se compliquer.

Le Business Analyst possède la dure tâche de comprendre ce qui se cache derrière les mots exprimés par son client (le métier). Il doit à la fois :

  • écouter ce qu’on lui dit,
  • être capable de valider que ce qu’il a compris est bien ce que le client voulait dire,
  • vérifier que ce qui a été exprimé par le client est bien ce dont le client à besoin.

Autant vous dire que quand votre client vous dit : “je veux une Ferrari rouge”, il ne faut pas prendre cela pour argent comptant. A force de questions de pertinentes, d’essayer de comprendre le problème ou la situation auquel le client essaye de répondre, nous arrivons souvent à faire dire au client que finalement, ce dont il a réellement besoin, c’est d’une “trottinette bleue”.

Avoir un bon business analyste dans son équipe

Avoir un bon analyste dans un projet permet de partir sur de bonnes bases, sur un socle solide. A partir de là, il est à la charge du chef de projet, tel un chef d’orchestre, de coordonner les différents corps de métiers pour la réalisation du service / produit demandé.

Attention ! Le business analyste n’intervient pas uniquement dans la phase d’analyse du projets. Il est présent tout au long de celui-ci :

  • il doit s’assurer que la réalisation du service / produit est bien conforme à ce que lui avait demandé le client
  • il doit également vérifier que le client n’a pas de nouvelles contraintes, nouveaux besoins qui doivent être pris en compte (sans quoi le service/produit qui lui sera livré ne lui servira à rien)
  • il est aussi chargé de mettre en place une stratégie de tests et de la coordonner
  • pour finir, il est également souvent sollicité pour la gestion du changement (communication, formation, …)

“Quoi ? Oo Le business analyste doit faire tout ça sur un projet ??? “

Oui… et non. Lorsqu’un projet est de taille réduite, une équipe composée d’un analyste, un chef de projet et d’une équipe technique peut suffir. Et les tâches sont souvent partagées entre le chef de projet et l’analyste. Il arrive même souvent que le chef de projet gère les 2 rôles.

En revanche, lorsque les projets deviennent conséquents, les tâches énoncées plus haut sont alors assumées par différentes personnes / différents rôles : un analyste, un test manager, un change manager, …

Le schéma suivant montre l’ensemble des rôles qui peuvent être associés à de l’analyse :

La business analyse est également utilisée à un plus haut niveau de l’entreprise afin de définir sa stratégie, l’évolution de ses processus, sa transformation….

L’analyste fourni alors des études détaillées sur les sujets qui lui sont confiés, afin que les dirigeants puissent prendre des décisions stratégiques. Son rôle est alors de :

  • faire un état des lieux de l’existant (les désagréments, les pertes financières, d’image, les coûts ….),
  • se renseigner sur la perception qu’on les parties prenantes concernant le sujet de l’étude,
  • benchmarker les solutions envisageables (leur prix, leurs avantages / inconvénients),
  • proposer plusieurs scénarii possibles (dont le fait de ne rien changer à sa situation actuelle).

Je décrirai, dans de prochains articles : mes retours d’expérience, les outils et méthodes que j’utilise tous les jours dans le cadre de mon rôle de Business Analyste.